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On trouve majoritairement en France quatre Agriotes : A. lineatus, A. sordidus, A. sputator et A. obscurus. 1 Si dans les comptages réalisés, les 4 espèces pouvaient cohabiter dans une même parcelle, c'est A. Sordidus qui était dominant le plus souvent (bilan d'une enquête réalisée entre 2012 et 2014 sur 173 parcelles). Ce dernier est toutefois moins présent lors des rotations avec prairies de longues durées. 2 Les adultes sont de couleur sombre, brun clair à brun noirâtre. Ils mesurent de 6 à 12 mm de long. Les larves, jaunes orangées, mesurent de 17 à 20 mm au dernier stade, ont un aspect raide, fin et allongé. 3
Dans le sud-ouest, la principale espèce problématique est Agriotes sordidus. C’est une espèce à cycle variable, c’est à dire que le cycle larvaire peut se réaliser en 2 ans si les conditions sont favorables. Dans la partie nord de la France, Agriotes sputator, lineatus et obscurus sont des espèces de cycle long (3-4 ans en phase larvaire).4
Cycle Biologique
La ponte des œufs se fait dans les cavités de la couche superficielle du sol, sous les couverts végétaux. Selon les espèces, elle s’effectue de la fin du printemps jusqu’au mois de juillet. Les larves se développent exclusivement dans le sol, à une profondeur variable selon la température et l'humidité. Une dizaine de stades larvaires se succèdent durant 3 à 4 ans selon les espèces. Les larves hivernent et reprennent leur développement en mars-avril. Les larves, phytophages, commencent à s’alimenter à partir de 9°C. Les larves peuvent descendre dans le sol jusqu’à 1 mètre de profondeur. En hiver, elles s’enfoncent sous l’influence de la baisse de la température, puis elles remontent au printemps à proximité des racines des plantes. En été, elles s’enfoncent à nouveau dans le sol sous l’influence de la sécheresse, puis remontent à l’automne. Comme des œufs sont pondus chaque année, différents stades larvaires coexistent dans la parcelle. Les larves entrent en nymphose durant 10 à 20 jours selon la température, à une trentaine de centimètres de profondeur. Puis les adultes émergent de terre de fin mars à début avril, d’abord les mâles, suivis quelques semaines plus tard par les femelles. Ils resteront actifs jusqu’en juillet mais sans causer de dégât sur les cultures. Ils déposeront ensuite leurs œufs dans le sol. 5
On estime que le temps de développement de l’œuf à l’adulte durerait de 3 à 10 ans selon l’espèce.
ZOOM sur le Ver fil de fer : Agriotes lineatus/sputator
HIVER : Les vers fil-de-fer sont très résistants à l’hiver. La larve, la pupe et l’adulte hivernent enfouis sous terre ou sous la litière.
PRINTEMPS - ETE : Les femelles adultes pondent leurs œufs autour des racines des plantes, et ceux-ci vont éclore après plusieurs semaines. Dès leur éclosion, les larves commencent à se nourrir des racines et des graines présentes dans le sol. Le ver fil-de-fer passe la majeure partie de sa vie sous forme de larve. Il se déplace verticalement dans les premiers 60 cm du sol en fonction de la température et du taux d’humidité. Lorsque la température du sol dépasse une dizaine de degrés, il remonte près de la surface et se nourrit dans les premiers centimètres du sol. Une température ambiante de plus de 26°C ou une très faible humidité du sol en surface le pousse à s’enfouir plus profondément.
Conditions d'activités optimales
Les adultes sont actifs dès 15°C de fin mars à début août 1. Les larves apprécient des températures comprises entre 10 et 26°C et des sols humides sans excès. 6
Facteurs pédoclimatiques favorisant
Les précédents prairies ou jachères sont favorisant, ainsi que les sol limoneux, bien pourvus en matière organique, de pH acide. Un climat chaud et humide favorise A. Sordidus, tandis que les zones froides et plus sèches sont plutôt favorables à A. Obscurus. 2
Références
1 État des recherches sur le taupin, rencontres BSV Grande cultures à Rennes le 27 février 2014, Larroudé P, 2014
2 Colloque taupins du 25 mars 2015, Paris, Larroudé P, 2015
On observe plusieurs symptômes: attaque des semences donc problème de levée, dessèchement du cornet des jeunes feuilles, flétrissement des plantules (2-3 feuilles) en cas d'attaque précoce, disparition des plantes (entre 2-3 feuilles et 6-8 feuilles), tallage des plantes dont l'apex est atteint, perforation circulaire de 1 à 2 mm de diamètre au niveau du collet, présence du parasite vers « fil de fer » jaune.
Les attaques se répartissent par foyers ou taches dans les parcelles. Parfois on peut observer le blanchiment d’une partie du limbe d’un seul côté de la nervure centrale.
Les taupins peuvent provoquer des dégâts sur les racines et collets, ainsi que sur les fruits, notamment en plein champ sur des parcelles préalablement en friches ou en prairies.
Un jaunissement des extrémités du feuillage peut être observé, la feuille centrale étant plus atteinte. Parfois, un rougissement du limbe se combine au jaunissement.
La perforation du taupin est visible au dessus du plateau de tallage, la gaine de la tige est trouée, lacérée. Les plantes restent chétives et se dessèchent.
La période de sensibilité aux attaques est relativement brève (de la germination de la graine au stade cotylédons), avec très peu de pertes de plantes (les attaques sont généralement dirigées au niveau du collet). Les attaques sont sans effet sur le développement végétatif, malgré des dégâts parfois importants sur le chevelu racinaire.
Sensibilité du semis au stade 4 feuilles.
La larve de taupins du genre Agriotes (pour A. sputator, A. obscurus et A. lineatus) a une durée de vie longue et se plait dans les prairies, là où elle peut se développer tout en se nourrissant de la matière organique présente sans être dérangée. De plus, la prairie semble peu impactée par leur présence, mais il peut en résulter un fort niveau d'infestation.
Épandre en plein dans la parcelle des granulés à base de moutarde d’Éthiopie, riche en glucosinolates, juste avant le semis. La moyenne des essais donne des résultats de l'ordre de 40%, avec une efficacité supérieure quand une pluie survient après l'épandage.
Indice de fiabilité
Références
1Taupins, la recherche ne désarme pas. La france agricole 3713: 31., Thibord JB (Arvalis-Institut du végétal), 2017.
2Furlan, L., Bonetto, C., Finotto, A., Lazzeri, L., Malaguti, L., Patalano, G., & Parker, W. (2010). The efficacy of biofumigant meals and plants to control wireworm populations. Industrial Crops and Products, 31(2), 245–254., Furlan, L., Bonetto, C., Finotto, A., Lazzeri, L., Malaguti, L., Patalano, G., & Parker, W., 2010, http://doi:10.1016/[...]
Éviter les précédents à risques qui apportent un couvert végétal favorable au dépôt des œufs : prairies, jachères, légumineuses ...
La lutte contre le taupin passe par le respect des rotations. L’introduction de crucifères dans la rotation peut présenter un intérêt.
Le tournesol est considéré comme moins appétant. Le maïs ne doit pas être implanter durant les deux années suivant le retournement d'une prairie.
Effet direct 23Protection des plantes en production intégrée. Grandes cultures. Editions lmz.. 250 pp., Hani F, Popow G, Reinhard H, Schwarz A & Tanner K, 2004.
Comme les oeufs et les jeunes larves sont immobiles et localisés superficiellement dans le sol, le travail du sol permet de les exposer en surface et de les tuer via leur dessiccation. On peut pratiquer des griffages superficiels, laisser sécher le sol, labour, passage d'outils à dent ou herse rotative, bêcher, biner.
Il peut aussi être intéressant de maintenir un peu l’irrigation après la récolte pour garder le taupin en surface puis de faire un travail du sol superficiel avec un outil comme le vibroculteur par exemple à vitesse rapide pour tuer une partie de la population.
Effet(s) indirect(s)
Le travail du sol expose les larves à leurs prédateurs en surface (taupes, musaraignes, carabes et oiseaux tels que les corneilles, les étourneaux, les merles et les grives). Le labour de fin d’automne aurait un effet plus important que celui du printemps pour exposer les vers au gel et à leurs ravageurs.
Au printemps et à l'automne.
Intervenir en conditions séchantes et idéalement après la période de ponte des taupins, entre la fin du printemps et le début de l'été.
Effet(s) direct(s)
Cette pratique, à répéter lors de la destruction de la culture précédente attractive pour la ponte et favorable à l'installation de taupins (prairies, cultures fourragères), réduit le nombre d'oeufs et de larves de taupins en les faisant remonter à la surface (exposition aux prédateurs tels que les oiseaux), et parce qu'ils sont aussi très sensibles au déssèchement du sol occasionné par ces travaux.
Au printemps et à l'automne.
Intervenir en conditions séchantes et idéalement après la période de ponte des taupins, entre la fin du printemps et le début de l'été.
Effet(s) direct(s)
Cette pratique, à répéter lors de la destruction de la culture précédente attractive pour la ponte et favorable à l'installation de taupins (prairies, cultures fourragères), réduit le nombre d'oeufs et de larves de taupins en les faisant remonter à la surface (exposition aux prédateurs tels que les oiseaux), et parce qu'ils sont aussi très sensibles au déssèchement du sol occasionné par ces travaux.