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Les bandes fleuries en culture de betterave

Date de publication 09/10/2025

Contexte et objectif

Les pucerons, notamment Myzus persicae, constituent le principal vecteur des virus de la jaunisse en culture de betterave sucrière. La réduction de l’usage des insecticides néonicotinoïdes nécessite d’évaluer des alternatives agroécologiques. Cette étude visait à déterminer dans quelle mesure différents types de bandes fleuries peuvent favoriser les ennemis naturels des pucerons et contribuer à leur régulation en fonction du type de bande et du paysage environnant.

Méthodologie

Trois types de bandes fleuries ont été comparés sur dix sites de culture en Suisse :

Bandes annuelles semées à l’automne,

Bandes annuelles semées au printemps,

Bandes pluriannuelles (vivaces).

 

Type de bande

Semis

Floraison

Espèces clés

Rôle principal

Automnale

Septembre

Avril–mai

Vesce, trèfle incarnat, bleuet, coquelicot, moutarde

Ressources précoces pour auxiliaires

Printanière

Mars–avril

Mai–juin

Sarrasin, phacélie, coriandre, caméline, lin

Floraison tardive, utilité limitée contre pucerons précoces

Vivace

Une fois

Avril–septembre

Trèfle rouge, lotier, achillée, marguerite, carotte sauvage, luzerne

Habitat stable et ressources continues

 

Les communautés d’ennemis naturels (coccinelles, syrphes, chrysopes, parasitoïdes) ont été échantillonnées par pièges colorés et filets fauchoirs à trois périodes clés (mi-avril, début mai, début juin). Le volume floral, la composition florale et l’influence du paysage (forêts, habitats semi-naturels) ont été pris en compte.

Résultats

Les bandes automnales et vivaces ont présenté la plus forte abondance et diversité florale dès le début du printemps. Elles ont significativement augmenté les populations de coccinelles, de syrphes et de parasitoïdes (Braconidae), comparativement aux bandes printanières et aux témoins.

  • Les coccinelles et syrphes ont assuré une prédation directe sur M. persicae, réduisant les densités de pucerons dans les champs adjacents.
  • Les parasitoïdes ont contribué à une régulation différée mais durable par parasitisme, avec des taux atteignant 25–30 % en fin de printemps.
  • Les chrysopes, plus abondantes dans les bandes vivaces, ont offert une pression prolongée sur les pucerons.

L’environnement paysager a modulé ces effets : la proximité de forêts (< 500 m) a favorisé les parasitoïdes, tandis que les paysages ouverts ont été plus favorables aux syrphes. Les bandes printanières, à floraison tardive, ont eu un effet limité sur les auxiliaires et la régulation des pucerons.

Conclusion

Les bandes fleuries automnales et vivaces constituent un levier agroécologique efficace pour renforcer les populations d’auxiliaires et réduire les infestations de Myzus persicae en betterave. Toutefois, leur impact reste partiel et doit être intégré dans une stratégie globale combinant aménagements paysagers, variétés tolérantes et limitation des intrants chimiques.

Sources 

Studer, A., Näpflin, L., Jeanneret, P., & Jacot, K. (2025). Enhancing natural enemies in sugar beet fields: The impact of flower strip types and landscape elements. Biological Control, 105879.

https://doi.org/10.1016/j.biocontrol.2025.105879

 

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